Publié le 15 mai 2024

En résumé :

  • La protection en ligne est une question d’habitudes simples (hygiène numérique), pas d’outils complexes.
  • Utilisez un gestionnaire de mots de passe, idéalement canadien, et activez l’authentification multifacteur partout.
  • Apprenez à reconnaître les arnaques ciblées au Québec (Interac, Revenu Québec) et nettoyez régulièrement votre empreinte numérique.
  • Contrôlez les algorithmes en diversifiant vos sources d’information locales et protégez toute la famille avec des règles claires.

Se sentir observé, suivi, voire exposé sur internet est devenu une angoisse moderne. Chaque clic, chaque recherche, chaque achat semble laisser une trace indélébile, une miette de pain numérique que des géants technologiques ou des acteurs malveillants s’empressent de ramasser. Vous avez probablement déjà entendu les conseils habituels : « utilisez des mots de passe compliqués », « méfiez-vous des courriels étranges ». Si ces recommandations partent d’une bonne intention, elles laissent souvent un sentiment d’impuissance face à une menace perçue comme trop vaste et technique.

On nous parle de cybersécurité comme d’une guerre technologique, une course à l’armement où il faudrait être un expert pour survivre. Et si la véritable clé n’était pas dans la complexité des outils, mais dans la simplicité des habitudes ? L’approche que nous proposons est différente. Pensez-y non pas comme une forteresse à défendre avec des canons, mais comme une hygiène personnelle. Une série de gestes simples, de réflexes de bon sens à intégrer au quotidien pour rester propre et en sécurité dans l’univers numérique. Ce n’est pas la force de l’armure qui compte, mais la régularité du nettoyage.

Ce guide est conçu comme un plan d’action concret et dédramatisé, spécifiquement adapté à notre réalité canadienne et québécoise. Nous allons examiner ensemble, étape par étape, comment transformer l’anxiété numérique en gestes réfléchis. De la gestion de vos comptes à la protection de votre famille, vous découvrirez que reprendre le contrôle de votre vie numérique est bien plus accessible que vous ne l’imaginez.

Cet article vous guidera à travers les piliers essentiels de votre nouvelle routine d’hygiène numérique. Chaque section est une étape pratique pour bâtir votre stratégie de défense personnelle en ligne.

Ce que Google sait de vous (et comment lui mettre un bandeau sur les yeux)

Avant même de penser à se défendre, le premier geste d’hygiène numérique consiste à comprendre l’étendue de notre exposition. La réalité est que la menace n’est pas toujours un pirate informatique dans un sous-sol sombre. Elle est souvent plus banale et intégrée à notre quotidien. D’ailleurs, une étude révèle que 42% des Canadiens ont été confrontés à un incident de cybersécurité durant la pandémie, montrant à quel point le risque est généralisé. Les géants du web, Google en tête, sont des machines à collecter des données, non par malveillance, mais parce que c’est leur modèle d’affaires. Chaque recherche, chaque trajet sur Maps, chaque vidéo vue sur YouTube dessine un portrait incroyablement détaillé de qui vous êtes.

Certains pensent être à l’abri en utilisant le mode « navigation privée ». C’est une erreur commune. Ce mode empêche simplement votre navigateur d’enregistrer votre historique localement sur votre appareil. Il ne vous rend ni invisible pour Google (si vous êtes connecté à votre compte), ni pour votre fournisseur d’accès internet, ni pour les sites que vous visitez. C’est comme fermer les rideaux de votre salon : vos voisins ne voient plus ce que vous faites, mais la compagnie d’électricité sait toujours que vous consommez du courant. La première étape n’est donc pas de devenir un fantôme, mais de faire un inventaire conscient de ce que vous partagez.

Le pouvoir que vous avez est celui de limiter la collecte et de vérifier les informations déjà accumulées. C’est un acte de reprise de contrôle fondamental. En sachant ce que les services gouvernementaux et les entreprises canadiennes savent de vous, vous pouvez commencer à prendre des décisions éclairées sur ce que vous souhaitez partager à l’avenir. C’est le point de départ de toute stratégie de défense sérieuse.

Votre plan d’action : auditez votre empreinte numérique canadienne

  1. Accès aux données gouvernementales : Connectez-vous à Mon dossier Service Québec et Mon dossier de l’ARC pour visualiser les informations que les paliers provincial et fédéral détiennent sur vous.
  2. Audit des programmes de fidélité : Passez en revue les paramètres de confidentialité de vos comptes PC Optimum, SAQ Inspire, ou Air Miles. Vous seriez surpris de la quantité de données de consommation que vous partagez.
  3. Vérification des applications locales : Auditez les permissions des applications que vous utilisez au quotidien, comme celles de la STM, de BIXI, ou P$ Service mobile à Montréal. Ont-elles vraiment besoin d’accéder à vos contacts ?
  4. Exercice de votre droit d’accès : Utilisez la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques (LPRPDE) pour envoyer une demande formelle d’accès à vos données auprès d’une entreprise canadienne.
  5. Configuration d’alternatives : Explorez et configurez des services qui respectent davantage la vie privée. Par exemple, utilisez DuckDuckGo comme moteur de recherche par défaut pour minimiser la collecte de données futures.

Cette prise de conscience est le socle sur lequel vous allez bâtir le reste de votre forteresse numérique.

La forteresse de vos comptes en ligne : la méthode infaillible pour gérer ses mots de passe

Si vos données sont un trésor, vos comptes en ligne (courriels, banques, réseaux sociaux) sont les portes de votre forteresse personnelle. La faiblesse de ces portes réside presque toujours dans les serrures : vos mots de passe. Le cerveau humain n’est pas fait pour créer et mémoriser des dizaines de mots de passe complexes et uniques. Tenter de le faire mène inévitablement à utiliser des variations du même mot de passe simple partout, ce qui revient à installer la même serrure bas de gamme sur votre porte d’entrée, votre coffre-fort et votre voiture. Si une clé est volée, tout est compromis.

La seule solution viable et moderne est d’arrêter de gérer ses mots de passe soi-même. Il faut déléguer cette tâche à un gestionnaire de mots de passe. C’est un coffre-fort numérique qui crée et mémorise pour vous des mots de passe uniques et inviolables pour chaque site. Votre seule responsabilité est de vous souvenir d’un seul et unique « mot de passe maître », celui qui ouvre le coffre-fort. De plus, la plupart de ces outils surveillent le web et vous alertent si l’un de vos mots de passe apparaît dans une fuite de données, vous permettant de le changer proactivement. Mais une serrure solide ne suffit pas. Il faut un deuxième verrou.

C’est le rôle de l’authentification multifacteur (MFA), aussi appelée validation en deux étapes. C’est une couche de sécurité supplémentaire qui demande, en plus de votre mot de passe, une deuxième preuve de votre identité : généralement un code temporaire généré par une application sur votre téléphone. Même si un voleur dérobe votre mot de passe, il ne pourra pas entrer dans votre compte sans avoir également votre téléphone en main. Activer le MFA partout où c’est possible (et ça l’est presque partout aujourd’hui) est le geste d’hygiène numérique le plus efficace que vous puissiez poser.

Gros plan sur un smartphone montrant une authentification à deux facteurs avec un cadenas holographique

Le choix d’un gestionnaire de mots de passe est crucial. Il doit être fiable, sécuritaire et, idéalement, aligné avec les lois sur la protection de la vie privée de votre pays. Pour les Canadiens, ce dernier point est particulièrement important pour éviter que vos données ne tombent sous le coup de lois étrangères comme le Patriot Act américain.

Comparatif des gestionnaires de mots de passe pour les Canadiens
Critère 1Password (Canada) Bitwarden KeePass
Siège social Toronto, Canada États-Unis Open source
Juridiction des données Canada (hors Patriot Act) États-Unis Local uniquement
Chiffrement AES-256 bits AES-256 bits AES-256 bits
Prix mensuel (CAD) ~3,99 $ individuel Gratuit / ~1,33 $ premium Gratuit
Support Desjardins AccèsD Oui Oui Manuel

Une fois ces murs érigés, il faut apprendre à déjouer les tentatives d’intrusion les plus sournoises.

Le test du « phishing » : sauriez-vous repérer l’arnaque dans ces 5 e-mails ?

L’hameçonnage, ou « phishing », est une technique de fraude où un attaquant se fait passer pour une entité de confiance (votre banque, un service gouvernemental, un détaillant) afin de vous soutirer des informations sensibles comme vos mots de passe ou vos informations bancaires. C’est de loin la porte dérobée la plus utilisée pour pénétrer les forteresses numériques, car elle n’exploite pas une faille technique, mais une faille humaine : la confiance et l’inattention. La menace est si présente qu’une enquête canadienne sur la cybersécurité révèle que 50% des entreprises touchées par des incidents ont été victimes d’arnaques et de fraudes.

Oubliez les courriels d’un prince nigérian truffés de fautes d’orthographe. Les attaques modernes sont sophistiquées, personnalisées et, surtout, localisées. Elles utilisent un langage et des références qui nous sont familiers pour endormir notre méfiance. Le réflexe de vigilance à développer n’est pas de tout rejeter en bloc, mais d’apprendre à repérer les signaux d’alerte subtils, même lorsque le message semble légitime. Le principe d’hygiène est simple : toujours vérifier avant de cliquer. Un courriel inattendu qui demande une action urgente doit immédiatement déclencher votre radar interne.

Étude de cas : les techniques d’hameçonnage ciblant les Québécois

Le Centre antifraude du Canada a documenté une recrudescence d’attaques exploitant spécifiquement la confiance des Québécois. Parmi les cas les plus courants, on retrouve de faux avis de virement Interac vous invitant à cliquer sur un lien pour « accepter » l’argent, de fausses communications de Revenu Québec annonçant un remboursement d’impôt inattendu, ou encore de fausses contraventions du SPVM à payer immédiatement en ligne. Ces attaques sont redoutables car elles utilisent un français québécois authentique et les logos officiels d’institutions en qui nous avons confiance.

Alors, comment s’entraîner ? Le meilleur moyen est de développer une routine de vérification en 3 points pour chaque courriel ou texto suspect :

  • Vérifiez l’expéditeur : Ne vous fiez pas au nom affiché. Regardez l’adresse courriel complète. Une alerte de Desjardins ne viendra jamais d’une adresse comme `securite-accesd@hotmail-support.com`.
  • Analysez le sentiment d’urgence : Les fraudeurs jouent sur la peur ou l’appât du gain. « Votre compte sera bloqué », « Agissez dans les 24h », « Cliquez pour réclamer votre prix ». Une institution légitime communique rarement avec une telle pression.
  • Passez la souris sur les liens : Avant de cliquer, laissez le curseur de votre souris sur le lien. L’adresse web de destination s’affichera (souvent en bas à gauche de votre navigateur). Si l’adresse semble étrange ou ne correspond pas au site officiel, c’est une arnaque.

Développer ce réflexe critique est votre meilleure défense contre la forme la plus répandue de cybercriminalité.

Effacez vos traces : comment nettoyer votre passé numérique et protéger votre réputation

Chaque service auquel vous vous êtes inscrit, chaque commentaire que vous avez laissé, chaque photo que vous avez publiée contribue à votre empreinte numérique. Avec le temps, cette empreinte peut devenir une mosaïque désordonnée d’informations obsolètes, voire embarrassantes. Le but de l’hygiène numérique n’est pas de devenir un fantôme et de tout effacer – c’est souvent impossible. Il s’agit plutôt d’adopter une gestion consciente de votre réputation en ligne. Cela signifie faire un grand ménage régulier et planifier ce qu’il adviendra de votre vie numérique après vous.

Pensez-y comme à l’entretien de votre maison. Vous ne laisseriez pas de vieux papiers importants traîner dans des boîtes ouvertes pendant des années. Il en va de même pour vos anciens comptes de réseaux sociaux, vos abonnements à des infolettres que vous ne lisez plus, ou vos profils sur des forums que vous ne fréquentez plus depuis une décennie. Chacun de ces comptes « dormants » est une porte d’entrée potentielle pour des fuites de données. Le grand ménage numérique annuel est un rituel d’hygiène essentiel pour réduire votre surface d’attaque et reprendre le contrôle de l’image que vous projetez.

Ce processus de nettoyage est également soutenu par des cadres légaux. Au Canada, nous avons des droits spécifiques qui peuvent nous aider.

Les autorités de protection des données personnelles ont un rôle à jouer afin de s’assurer que les politiques en matière de cybersécurité respectent le droit et les valeurs associées à la vie privée.

– Commissariat à la protection de la vie privée du Canada, Rapport Vie privée et cybersécurité

Voici quelques actions concrètes à intégrer dans votre routine de « Grand Ménage Numérique » annuel, avec une saveur bien de chez nous :

  • Fermez les comptes dormants : Passez en revue vos courriels à la recherche de « Bienvenue chez… » pour retrouver les vieux comptes que vous avez créés chez des détaillants comme La Baie, Canadian Tire, ou Simons, et fermez ceux que vous n’utilisez plus.
  • Contactez les anciens fournisseurs : Avez-vous toujours un vieux compte chez Vidéotron, Bell ou Telus d’un ancien logement ? Contactez-les pour vous assurer que le compte est bien clos et que vos données ont été purgées.
  • Planifiez votre succession numérique : Le droit civil québécois a ses particularités. Documentez vos actifs numériques (comptes, cryptomonnaies, etc.) et laissez des instructions claires à votre liquidateur de succession.
  • Exercez votre droit à l’oubli : Si un vieux résultat de recherche vous porte préjudice, sachez que la Cour fédérale du Canada a reconnu un « droit à la déréférenciation » qui vous permet de demander à Google de le masquer.

Une empreinte numérique maîtrisée est une empreinte protégée, aujourd’hui comme demain.

Un VPN, pour quoi faire ? les 3 situations où c’est vraiment utile (et les autres où c’est inutile)

Le VPN (Réseau Privé Virtuel) est souvent présenté comme une cape d’invisibilité magique pour internet. La réalité est plus nuancée. Un VPN est un outil puissant, mais son utilité dépend entièrement du contexte. L’hygiène numérique consiste à savoir quand utiliser un outil et, surtout, quand il est superflu. Un VPN crée un tunnel chiffré entre votre appareil et un serveur distant. Tout votre trafic internet passe par ce tunnel, ce qui a deux effets principaux : cela empêche les curieux sur votre réseau local de voir ce que vous faites, et cela masque votre adresse IP réelle aux sites que vous visitez, la remplaçant par celle du serveur VPN.

Cependant, un VPN ne vous rend pas anonyme. Si vous vous connectez à votre compte Google ou Facebook avec un VPN activé, ces services savent parfaitement qui vous êtes. De plus, la plupart des sites web importants utilisent déjà le chiffrement HTTPS (le petit cadenas dans la barre d’adresse), ce qui signifie que la connexion entre votre navigateur et le site est déjà sécurisée, même sans VPN. Utiliser un VPN en permanence chez vous, sur un réseau Wi-Fi de confiance, pour consulter des sites en HTTPS revient à mettre un gilet pare-balles pour aller chercher le courrier. C’est une sécurité redondante.

Là où le VPN devient un outil d’hygiène essentiel, c’est lorsque vous vous connectez à un réseau en qui vous n’avez pas confiance. Les réseaux Wi-Fi publics sont le terrain de jeu idéal pour les « écouteurs » de données.

Étude de cas : les risques du Wi-Fi public MTLWiFi à Montréal

Le Centre canadien pour la cybersécurité souligne que l’utilisation de réseaux Wi-Fi publics, comme le très pratique réseau MTLWiFi disponible dans le métro et les espaces publics montréalais, expose les utilisateurs à des risques d’interception de données. Sur un tel réseau, un acteur malveillant pourrait potentiellement « écouter » le trafic non chiffré. Dans ce contexte, l’utilisation d’un VPN est fortement recommandée pour toute activité sensible (transactions bancaires, connexion à vos courriels). En revanche, pour une simple navigation sur des sites d’information déjà en HTTPS, le risque est faible et le VPN reste superflu.

En résumé, voici les 3 situations où un VPN est réellement utile :

  1. Sur un réseau Wi-Fi public : Au café, à l’aéroport, à l’hôtel, ou dans le métro de Montréal, un VPN est indispensable pour protéger vos données sensibles des regards indiscrets sur le même réseau.
  2. Pour contourner les géo-restrictions : Vous êtes en voyage à l’étranger et souhaitez accéder au catalogue canadien de votre service de streaming ou à Tou.tv ? Un VPN avec un serveur au Canada vous le permettra.
  3. Pour masquer votre activité à votre fournisseur internet : Bien que légal, vous pourriez ne pas vouloir que votre fournisseur (Bell, Vidéotron) sache quels sites vous visitez. Le VPN chiffre ce trafic, le rendant illisible pour eux.

Utiliser les bons outils au bon moment, voilà une autre facette essentielle de l’hygiène numérique.

Antivirus en 2025 : est-ce encore utile et lequel choisir ?

Oui, un antivirus est encore utile en 2025, mais son rôle a profondément changé. Il n’est plus le seul rempart de votre forteresse. Les systèmes d’exploitation modernes, comme Windows et macOS, incluent des protections de base robustes (tel que Microsoft Defender) qui sont très efficaces contre les virus « classiques ». Le paysage des menaces a évolué : les cybercriminels se concentrent moins sur la destruction de votre système et plus sur le vol de vos données ou l’extorsion d’argent. C’est ici que l’antivirus moderne conserve toute sa pertinence.

Les menaces actuelles les plus dommageables sont les rançongiciels (ransomware) et les logiciels espions (spyware). Selon une évaluation du gouvernement canadien, les rançongiciels représentent 35% des attaques au Canada. Ces derniers chiffrent tous vos fichiers personnels et exigent une rançon pour vous en redonner l’accès. Une suite de sécurité moderne offre des couches de protection spécialisées contre ce type d’attaque, en surveillant les comportements suspects des applications et en protégeant vos dossiers importants. Elle agit comme un système d’alarme avancé, complétant la serrure de base de votre système d’exploitation.

Le choix d’une solution antivirus ne doit donc plus se faire sur la simple capacité à détecter des virus, mais sur l’ensemble des fonctionnalités de protection offertes : anti-hameçonnage, protection contre les rançongiciels, pare-feu avancé, et même parfois un gestionnaire de mots de passe ou un VPN inclus. Pour l’utilisateur moyen au Québec, la recommandation d’un organisme indépendant et respecté comme Protégez-Vous est un excellent indicateur de confiance.

Voici un aperçu des solutions populaires sur le marché canadien, pour vous aider à faire un choix éclairé.

Comparaison des solutions antivirus pour les Québécois
Solution Prix annuel (CAD) Protection mobile Recommandé par Protégez-Vous
Microsoft Defender Gratuit (Windows) Non Suffisant pour usage basique
Norton 360 ~89,99 $ Oui Recommandé
Bitdefender ~79,99 $ Oui Meilleur rapport qualité-prix
ESET ~69,99 $ Oui Léger et efficace

Une bonne suite de sécurité agit comme une ceinture de sécurité : vous espérez ne jamais en avoir besoin, mais vous êtes bien content de l’avoir en cas de problème.

Comment les algorithmes décident ce que vous devez penser (et comment leur échapper)

La sécurité numérique ne se limite pas à protéger vos données ; elle consiste aussi à protéger votre esprit critique. Les plateformes que nous utilisons quotidiennement (Facebook, YouTube, TikTok, Instagram) sont régies par des algorithmes dont le seul but est de maximiser votre temps d’engagement. Pour ce faire, ils vous montrent du contenu qui correspond à ce que vous avez déjà aimé, créant progressivement une « bulle de filtres ». Vous finissez par n’être exposé qu’à des opinions et des informations qui confirment vos propres croyances, ce qui peut vous isoler et polariser votre vision du monde. C’est une menace silencieuse pour notre capacité à penser de manière nuancée.

L’hygiène numérique, dans ce contexte, prend la forme d’une « diète algorithmique ». Il ne s’agit pas de quitter les réseaux sociaux, mais de reprendre le contrôle de ce que vous consommez. Cela implique de faire des choix conscients pour diversifier vos sources d’information, au lieu de laisser une machine décider pour vous. C’est un acte de résistance intellectuelle. En vous exposant volontairement à des perspectives différentes, vous percez des trous dans votre bulle de filtres et renforcez votre esprit critique.

Vue aérienne de Montréal avec des bulles transparentes symbolisant les filtres algorithmiques

Concrètement, comment mettre en place cette diète ? Il s’agit de privilégier des sources d’information variées et de qualité, en particulier celles qui sont ancrées dans notre réalité locale. Un algorithme global ne vous parlera jamais de la politique municipale de Montréal ou des enjeux de société québécois avec la même pertinence qu’un média d’ici. La diversification est la clé.

Voici quelques pistes pour débuter votre diète algorithmique québécoise :

  • Soutenez les médias locaux : Abonnez-vous aux infolettres de plusieurs médias québécois aux lignes éditoriales différentes, comme Le Devoir, La Presse, ou le magazine Pivot.
  • Créez votre propre fil d’actualité : Utilisez un agrégateur RSS (comme Feedly ou Inoreader) pour suivre directement les sources qui vous intéressent, sans le filtre d’un algorithme.
  • Diversifiez vos suivis : Sur les réseaux sociaux, faites l’effort conscient de suivre des créateurs, des experts et des personnalités de Montréal et du Québec qui viennent d’horizons politiques, culturels et sociaux variés.
  • Explorez des alternatives : Jetez un œil au « Fediverse » (comme Mastodon), un réseau de médias sociaux décentralisé et non contrôlé par un algorithme unique.

Protéger votre autonomie de pensée est le niveau supérieur de l’autodéfense numérique.

À retenir

  • La cybersécurité personnelle est avant tout une question d’hygiène : des habitudes simples et régulières sont plus efficaces que des outils complexes utilisés sporadiquement.
  • Votre défense doit être localisée : les menaces (hameçonnage visant Revenu Québec) et les solutions (gestionnaires de mots de passe canadiens) sont spécifiques à notre environnement.
  • La protection numérique est un projet familial actif qui va au-delà des outils techniques et inclut la sensibilisation des plus jeunes comme des aînés.

Verrouillez votre forteresse numérique : le guide complet de la cybersécurité pour toute la famille

Bâtir votre forteresse numérique personnelle est une étape cruciale, mais la véritable sécurité s’obtient lorsqu’elle devient un projet collectif, partagé avec votre famille. Vos efforts individuels peuvent être réduits à néant si un autre membre de la famille, moins averti, ouvre une porte à l’attaquant. Protéger ses proches, des enfants curieux aux parents parfois trop confiants, est le dernier pilier d’une stratégie d’hygiène numérique complète. L’enjeu financier est réel : une étude de Statistique Canada révèle qu’en 2023, les dépenses pour se rétablir après des incidents de cybersécurité ont doublé par rapport à 2021.

La clé n’est pas d’imposer des règles strictes et anxiogènes, mais d’ouvrir le dialogue et de mettre en place des balises de bon sens. Pour les enfants, cela passe par l’utilisation d’outils de contrôle parental (comme ceux intégrés à Google ou Apple) non pas pour fliquer, mais pour accompagner et définir un cadre sécuritaire. Pour les aînés, cela implique une sensibilisation bienveillante aux arnaques qui les ciblent spécifiquement, comme la fraude du « faux petit-fils en détresse » qui fait des ravages au Québec. La cybersécurité familiale est un sport d’équipe.

Une bonne hygiène numérique familiale repose sur des routines simples : une vérification rapide des mises à jour des appareils chaque semaine, et une discussion mensuelle de 20 minutes pour revoir les permissions des nouvelles applications ou simplement discuter d’un courriel étrange reçu par l’un ou l’autre. Transformer la cybersécurité en une conversation ouverte et régulière plutôt qu’en un sujet tabou est la meilleure protection que vous puissiez offrir à votre entourage.

Pour passer de la conscience à l’action, la première étape consiste à choisir votre gestionnaire de mots de passe et à l’installer pour toute la famille dès aujourd’hui.

Questions fréquentes sur le guide de l’autodéfense en ligne

Comment protéger mes parents contre les arnaques téléphoniques au Québec?

Sensibilisez-les aux arnaques du ‘faux petit-fils’ et du faux support technique de Vidéotron/Bell. Inscrivez leur numéro sur la Liste nationale de numéros de télécommunication exclus et encouragez-les à signaler systématiquement les appels frauduleux au Centre antifraude du Canada.

Quel contrôle parental utiliser pour les appareils de mes enfants?

Google Family Link (pour Android) et Temps d’écran d’Apple (pour iOS) sont d’excellentes solutions gratuites et intégrées. Elles permettent de gérer le temps d’écran et de filtrer le contenu. Pour des ressources et conseils québécois, consultez les recommandations du Centre canadien de protection de l’enfance.

À quelle fréquence réviser la sécurité familiale?

Adoptez une routine simple : une vérification rapide hebdomadaire (5 min) pour s’assurer que tous les appareils sont à jour, et une révision mensuelle plus complète (20 min) pour discuter des permissions des applications, revoir les mots de passe partagés et parler des nouvelles menaces potentielles.

Rédigé par Alexandre Roy, Alexandre Roy est journaliste technologique et consultant en aménagement, avec plus de 8 ans d'expérience à l'intersection du design et de l'innovation. Il se spécialise dans la vulgarisation de sujets complexes, de la domotique à la cybersécurité, pour les rendre accessibles à tous.